Il
donne des conférences, on l’entend aussi parfois sur les ondes des
émissions en kabyle un peu partout en France. Mohand Harouz est un
personnage atypique, professeur de français et le reste du temps il
« fouine dans les archives » et s’occupe de culture.
Mohand
Harouz a fait un détour par Rezki.net pour distribuer des mauvais
points à quelques associations et aux représentants de l’ordre et tonner
contre le marasme ambiant.Vous êtes intervenu au Havre pour parler de Kateb Yacine...
L’association Les Yeux d’Elsa m’a invité à intervenir sur le thème de l’œuvre littéraire, poétique et théâtrale de cet écrivain. Dans quelques semaines, je ferai de même à Angers. C’est l’occasion aussi de dire que Yacine était un repère pour la langue française.
En ce Nouvel an, on est à l’heure des bilans. Quel est le climat dans les associations berbères ?
Pour paraphraser Mohya, je dirai qu’il y a ceux qui travaillent pour la culture ; mais pour d’autres c’est la culture qui travaille pour eux.
Tout le monde est-il en cause ? pourriez-vous donner des exemples ?
Il s’agit d’une minorité d’associations. Je pense à Awal Grand Lyon, cela fait quatre à cinq ans qu’on m’a promis d’y intervenir et depuis c’est le silence. C’est le cas aussi d’une autre située à Nantes. Je citerai aussi Necnam (Nouveaux échanges culturels Normandie Algérie-Méditerranée). La plupart ne s’intéressent qu’aux galas [concerts NDLR], comme si elles étaient dans le rôle de producteurs. A côté de ça, l’intérêt pour la culture et la langue régresse, ici et en Algérie.
Est-ce que cela n’est pas lié aux rapport entre ces associations et vous ?
Je revendique une forme de liberté de parole, d’anticonformisme, que la plupart redoutent [1].
Ceci étant, est-ce qu’on n’en demande pas trop aux associations ? L’animation culturelle, les cours de langue et le militantisme, ça fait beaucoup pour elles, non ?
C’est surtout un manque d’organisation. Le terrain est occupé par les radios communautaires qui ont des accointances avec le pouvoir du pays d’origine. Quand on voit Pastel FM et Beur FM faire l’apologie de la culture arabo-musulmane en ignorant la berbérité, je pense qu’il n’y a rien à attendre de bon. Il y a un autre problème, c’est que l’Etat algérien, à travers l’ELCO s’est mis en tête d’enseigner lui aussi le berbère, du coup notre langue est prise en otage. Enfin, comme je l’ai dit, on assiste à une folklorisation généralisée, tout se limite à Yennayer et au Printemps berbère. Le reste de l’année, il y a rien.
L’Etat algérien l’a bien compris, la Maison de la culture de Tizi Ouzou ne désemplit pas...
C’est malheureux qu’un établissement portant le nom de Mouloud Mammeri soit réduit à faire du folklore et à promouvoir une culture d’Etat.
Les chanteurs kabyles s’y produisent en grand nombre, ils sont récupérés ?
L’été 2009 a été celui du Festival panafricain. Ceux qui ont participé à cet événement ne représentent en rien la chanson kabyle. Vous connaissez les noms de ceux qui s’y sont rendu. Dans le même ordre d’idée, il y a eu Alger capitale du monde arabe et le Festival arabo-africain.
En France, un appel a été lancé pour que les associations célèbrent en commun le trentième anniversaire du Printemps berbère de 1980, ça vous inspire quoi ?
C’est une initiative encourageante, pour donner un souffle nouveau au Printemps berbère. Je regrette juste que les associations de la région Rhône Alpes n’aient pas été conviées. Je pense à L’Espace franco-berbère de la Loire, à Tagmat de Lyon, et Azar d’Annemasse. Je sais qu’une associations du Nord a été contactée par les initiateurs de l’appel, mais que Convergences, qui se trouve aussi dans cette région n’a pas été jointe.
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