La FAL
(Fédération des Associations Laïques de Roubaix) accueillait ce samedi
après-midi l’assemblée générale de l’Espace Culturel Berbère Européen.
Entretien avec le président démissionnaire, Ouramdane Khacer, qui expose les
missions de son association qui rassemble des Berbères d’origines très
diverses.
Ouramdane
Khacer : « Notre association a construit son action dans le cadre laïque et
agit dans le respect des principes fondamentaux de la Déclaration des droits de
l’Homme. Nous demeurons attachés aux valeurs du respect, de la générosité et de
la tolérance qui ont puisé leur source dans l’humanisme, la laïcité et la
démocratie. Nous voulons faire vivre la culture berbère comme culture d’Europe
et de la France. Mais aussi sensibiliser les Roubaisiens aux actions qu’elle
entreprend dans les domaines de la culture amazighe (NDLR : berbère), de la
laïcité, des droits de l’Homme et de la solidarité internationale. »
Quels sont
vos objectifs ?
« Nous
entendons lutter contre toutes formes de discrimination et accompagner
l’intégration des Européens amazighs dans le cadre du droit français et
européen, en harmonie et dans le respect de leur culture. L’espace berbère
européen, « Afus deg wfus », entend faire de la différence des éléments qui
nous rassemblent, un moyen pour renforcer le vivre ensemble. Nous défendons
aussi les droits de la femme, en considérant que ces droits font partie
intégrante des droits humains. À ce titre notre association soutient le combat
des femmes amazighiennes du nord de l’Afrique. Chez les Touaregs par exemple,
la femme jouit d’une grande liberté, d’une considération et d’un statut
remarquable au sein de la société. C’est une société de type matriarcale et la
filiation est établie par les femmes. Sa position lui vaut le privilège de
transmission des biens. »
Pourquoi
quittez-vous la présidence après toutes ces années passées à Roubaix ?
« Je vais
rejoindre d’autres horizons plus ensoleillés que le Nord. Je vais me fixer en
Aquitaine pour raison personnelle. Mais la succession est bien assurée. La
reprise de la présidence par Dalida Chérigui sera soumise au vote de
l’assemblée. Nul doute qu’elle saura faire de cette mission une priorité. On ne
peut pas politiser la question des Amazighs alors que l’identité historique qui
en découle appartient à tous les Amazighiens nord africains. La langue
amazighienne constitue un patrimoine commun et a été la première langue
naturelle de toute l’Afrique du Nord, pendant une grande période de l’histoire
et est encore la langue maternelle de 40 millions de personnes. »
Publié le
02/07/2013
Par FRANCIS
MUYLAERT (CLP)
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